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Présentation, note d’intention et calendrier des dates de spectacles projetées pour 2016

                                              
Calendrier des dates des spectacles projetés:



“Lignes d’erre...
- Une traversée en huit spectacles à la faveur
de paroles singulières et poétiques choisies...”
“Figure de Jacques Dupin...-1 : l’âge de la douleur”
un spectacle à partir de paroles choisies dans
l’oeuvre poétique de Jacques Dupin (1927 - 2013)...
avec:
Roland Paulin (danse intemporaine).
et
Rebecca Féron (harpe)
le dimanche 31 janvier, à 18h
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“Figure de Saïgyô...”
Moine et poète itinérant , jeté dans l’errance en quête du sentiment poétique,
parcourant le Japon à pieds, célébrant la lune,
les fleurs de cerisiers, les montagnes profondes...
un nouveau spectacle consacré à l’oeuvre poétique de Saïgyô (1118 -1191),
l’un des grands poètes de la littérature japonaise.
L’Orchidée, danse et musique vivantes - Calendrier des dates de spectacles du projet 2016 page 1/5
avec:
Roland Paulin (danse intemporaine),
et
Masako Ishimura (flûtes traversières en ut, en sol, basse)
le dimanche 13 mars, à 18h
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“ Ômu Komachi”, ... Nô de printemps...
une transposition de deux Nô japonais (1/2)
«Source ineffable de mystère, Ono no Komachi, la belle poétesse du IXéme siècle,
n’a cessé d’alimenter des légendes autour de sa personne ...» (Armen Godel-1997).
Dans ce nô, «Komachi et la réponse du perroquet»,
elle a quatre-vingt-dix-neuf ans,
habite une cabane retirée et vit de mendicité...
avec:
Roland Paulin (lecture et danse intemporaine),
Malika Gessinn (lecture),
et Masako Ishimura (flûtes traversières en ut, en sol, basse,
et flûtes traditonnelles nô-kan et shinofue).
le dimanche 10 avril, à 18h
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“ Autour de Soseki ...”
(poèmes de Soseki, Buson, Munier, Jaccottet...)
Outre ses romans qui l’ont rendu célèbre, Soseki (1867-1916) nous a laissé quelques
centaines de haïkus (poèmes courts de 5/7/5 syllabes).
A l’humeur de ces fulgurances poétiques, nous avons voulu associer
d’autres paroles poétiques qui nous en semblent proches...
avec:
Christine Bonnays (lecture et voix chantée),
Rébecca Féron (harpe),
et Roland Paulin (lecture et danse intemporaine).
le dimanche 22 mai, à 18h
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“Picturalités Aborigènes...-1”
Une tentative pour rejoindre les ‘Lignes d’erre’ des peintures
des Aborigènes d’Australie...
avec:
Roland Paulin (lecture et danse intemporaine),
Malika Gessinn (lecture),
et Rébecca Féron (harpe),
le dimanche 26 juin, à 18h
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“ Tsunémasa ”, ... Nô d’automne.
Une transposition de deux Nô japonais (2/2)
Taïra no Tsunémasa, un guerrier épris de musique, qui,
après la défaite de son clan, reste lié à un luth qui lui avait été jadis confié,
et qui continue a exercer un attrait irrésistible...
Au dire de René Sieffert qui en fut le traducteur:
«L’un des chefs-d’oeuvre du nô... »
avec:
Roland Paulin (lectures et danse intemporaine),
Malika Gessinn (lecture),
et Masako Ishimura (flûtes traversières en ut, en sol, basse,
et flûtes traditonnelles nô-kan et shinofue)
le dimanche 2 octobre, à 18h
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“Picturalités Aborigènes...-2”
Une seconde tentative pour rejoindre les ‘Lignes d’erre’ des
peintures des Aborigènes d’Australie...
avec:
Roland Paulin (lecture et danse intemporaine),
Malika Gessinn (lecture),
et Rébecca Féron (harpe),
le dimanche 6 novembre, à 18h
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“Figure de Jacques Dupin...-2 : de nul lieu et du Japon”
à partir de poèmes de Jacques Dupin
tirés du recueil «de nul lieu et du Japon» paru en 2001...
avec:
Roland Paulin (danse intemporaine).
et
Masako Ishimura (flûtes traversières en ut, en sol, basse)
le dimanche 27 novembre, à 18h


FIN du projet 2016.
L’Orchidée, danse et musique vivantes - Calendrier des dates de spectacles du projet 2016

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L’Orchidée, danse et musique vivantes - Présentation du projet 2016

En 2016, L’Orchidée, danse et musique vivantes présentera huit spectacles
différents, échelonnés au fil de l’écoulement de l’année 2016.
le titre général que nous avons choisi pour ce projet est:
“Lignes d’erre...
- Une traversée en huit spectacles à la faveur
de paroles singulières et poétiques choisies...”

Deux de ces spectacles seront la transposition de deux nô japonais,
prolongeant ainsi les quatre nô dont nous avons réalisé une transposition en 2015;

deux spectacles différents seront consacrés à la parole poétique de Jacques
Dupin (1927-2013);
deux autres spectacles s’intéresseront respectivement aux figures poétiques de
deux poètes japonais : Saïgyô (1118-1191) et Soseki (1867-1916);

Enfin, deux spectacles différents continueront à s’intéresser à la perception et
la relation au monde que déploient les Aborigènes d’Australie, à leur
picturalité narrative, et aux lignes d’erre qu’elle trace, dans l’espace et sur leurs toiles...

Nous espérons que nous aurons l’occasion de vous rencontrer à l’occasion de
l’un ou plusieurs de ces spectacles!...
Roland Paulin. (14 déc. 2015)
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“Lignes d’erre...
- Une traversée en huit spectacles à la faveur
de paroles singulières et poétiques choisies...”
“ Lignes d’erre”... lignes d’errances...
... en 2012, nous avions déjà intitulé le projet de L’Orchidée : “En l’errance
nomade, de site en site... en quête de motifs d’une insaisissable figure...”, cette
année là, nous commencions à nous intéresser à la culture des Aborigènes
d’Australie en réalisant deux spectacles - «Les jardins du nomade...-I et -II» - à
partir de la parole d’anthropologues - tels que Barbara Glowczewski - qui se
sont consacrés à essayer d’approcher et de comprendre les modalités de leurs
relations au monde; dans le prolongement, nous réalisions en 2013 un
troisième spectacle... Les Aborigènes d’Australie déploient leur relation au
monde à partir d’une conception que l’on a essayée de traduire par «Le Temps
du Rêve», Dreamtime en anglais, Tjukurrpa en Warlpiri (l’un des groupes
Aborigènes du Grand désert de sable), qui considère que notre réalité
phénoménale est l’émanation et la cristallisation d’évènements en provenance
d’une réalité, d’une dimension, d’un ‘temps’ parallèle immuable, qui influent,
façonnent et transforment notre monde phénoménal et ce qui y advient. Dans
l’une de leurs modalités relationnelles à ce monde-ci, les Aborigènes
considèrent que tout être humain ‘appartient’ à un certain «Rêve» qui lui est
associé et qui correspond à certains évènements anciens ayant présidé à
l’apparition et au maintien de la présence sur terre de telle ou telle
manifestation phénomènale; Ainsi beaucoup, pour ne pas dire toutes choses
ont leur «Rêve» en pays Aborigène: de l’apparition des fourmis à miel, à celle
des rhizomes d’ignames (réseaux de racines souterraines et aériennes portant
des tubercules comestibles), aux lances, à la pluie, au tonnerre, ... tout a son
«Rêve» et des humains qui y sont par naissance affiliés, et qui doivent en
conséquence les célébrer régulièrement par des chants, des danses et des
peintures, en des sites précis qui correspondent à des lieux évènementiels sur
les trajets qu’ont parcouru, en des temps immémoriaux appartenant au «Temps
du Rêve» les «Êtres ancestraux» primordiaux qui ont présidé à l’instauration
des réalités phénoménales que nous connaissons et rencontrons aujourd’hui...
Cette pensée d’une grande cohérence s’intéresse donc à célèbrer des
itinéraires correspondant à des évènements mythiques, actualisables dans
certaines conditions par l’effet de rêves individuels. Après avoir pendant
longtemps célèbrer ces itinéraires mythiques, ces ‘pistes du Rêve’, ces
‘Songlines’ (‘Lignes de chant’), par des peintures corporelles ou réalisées sur
des objets rituels, les Aborigènes ont entrepris depuis le début des années 1970
de transposer ces peintures sur des supports correspondant aux critères
picturaux occidentaux. Les toiles peintes par les Aborigènes racontent leurs
‘Rêve’ respectifs d’affiliation, en de multiples et rayonnantes variations... Ce
qui caractérise particulièrement les peintures des Aborigènes du désert, ce sont
ces lignes qui serpentent, de site en site matérialisés par des cercles ou des
séries de cercles concentriques, figuration de lieux de campements
correspondant souvent à des endroits où l’on peut, pour qui le sait, détecter et
trouver de l’eau... Ayant vécu pendant 60 000 ans avec un mode de vie de
chasseurs-cueilleurs semi-nomades, au fil des contingences des ressources
saisonnières, les Aborigènes ont acquis le sens de la trace d’un animal que
l’on piste, ou d’un évènement que l’on détecte par la «lecture» de cette trace
laissée sur le sol ou ailleurs, et ils cultivent en conséquences, le sens du
‘tracer’ que l’on effectue pour décrire ou raconter, ou peindre, un évènement...
Lignes d’erre!
... En une toute autre localisation géographique, dans le sud de la France,
entre le milieu des années 1960 et la fin des années 1990, en une certaine
marge des institutions ‘spécialisées’ se développe une expérimentation
singulière et particulièrement stimulante à destination d’enfants ‘autistes’:
« Fernand Deligny fonde un réseau de prise en charge d'enfants autistes dans
les Cévennes, à Monoblet. (...) Deligny n'est pas psychiatre. Il parle d'ailleurs
plus volontiers d'enfants mutiques qu'autistes. À une époque où la prise en
charge de l'autisme infantile est encore mal assurée, il propose un milieu de vie
organisé en aires de séjour dans lesquelles les enfants vivent le coutumier
auprès d'adultes non diplômés (ouvriers, paysans, étudiants). À ces éducateurs
qui n'en sont pas - il les appelle les présences proches, il propose de transcrire
les déplacements et les gestes des enfants. Dans chacune des aires de séjour -
situées à une quinzaine de kilomètres les unes des autres - et durant dix ans, au
jour le jour (le soir ou le lendemain, parfois plusieurs jours après), les adultes
tracent des cartes sur lesquelles ils reportent leurs propres trajets puis, sur des
calques, les lignes d'erre des enfants. « Pour rien, pour voir, pour n'avoir pas à
en parler, des enfants - là, pour éluder nom et prénom, déjouer les artifices du
IL dès que l'autre est parlé. » Ces cartes ne servent ni à comprendre ni à
interpréter des stéréotypies («mouvements répétitifs et restreints») ; mais à « voir »
ce qu'on ne voit pas à l' oeil nu, les coïncidences ou chevêtres (lignes d'erre qui
se recoupent en un point précis, signalant qu'un repère ou du commun se sont
instaurés), les améliorations à apporter à l'aménagement de l'espace, le rôle
des objets d'usage dans les initiatives des enfants, leur degré de participation à
telle tâche coutumière au fil des jours, l'effet sur eux du geste pour rien d'un
adulte (un signe, un repère supplémentaire), etc. (...)
La superposition des calques fait apparaître un territoire centripète, à
l’intérieur duquel les enfants circulent en tous sens, attirés par des présences,
des gestes ou des objets, des foyers de vie. De la trame des trajets et des lignes
d’erre se dégagent des points constants où les enfants reviennent se poster, des
lieux chevêtres où se conjuguent la présence d’un adulte et une tâche en train
de s’accomplir. Des objets émaillent le territoire : objets pour rien, que les
enfants transportent à travers l’espace ou mettent en mouvement ; objets
quotidiens désaliénés de leur fonction d’usage; objets qui servent de purs
repères, au même titre que les personnes. L’aire de séjour se présente donc
comme un appareil à repérer, un espace cohérent et rythmé. (...) »
(Sandra Alvarez de Toledo, présentation de «Cartes et lignes d’erre : traces du réseau de
Fernand Deligny, 1969-1979» ouvrage collectif - éditions L’Arachnéen - 2013).
‘Lignes d’erre’, donc, des Aborigènes d’Australie, ou des enfants mutiques
dont s’est occupé Fernand Deligny !...
Alors, quels liens avec le projet des spectacles que présentera L’Orchidée,
danse et musique vivantes en 2016 ?...
Celui, sans doute, d’un intéret particulier porté à la question du ‘sens’ du
déploiement de notre présence concrète ‘dans l’espace du monde’, sur cette
terre où nous nous déplaçons en une mobilité incessante et énergivore... Les
peintures des Aborigènes, tout comme les cartes des déplacements des enfants
mutiques des Cévennes tracées par les ‘présences proches’ qui les côtoient,
matérialisent en la transcrivant sur un support offrant une échelle lisible
l’‘immatérialité’ du mouvement dans l’espace; un ‘sens’ appréhendé par la
trace, le tracé de ces mouvements; une façon de s’en saisir-désaisir par une
‘lecture’, picturale et cognitive‘ouverte’, c’est à dire ouvrant sur le monde, sur
le flux du monde en mouvement...
Mais aussi, une affinité ressentie avec des modes d’être au monde qui ne sont
pas de prime abord dictés par une dimension strictement instrumentale, et qui
privilégient une forme d’écoute et de disponibilité que je qualifierai de
‘poétique’ dans le sens large du terme - dans le sens de la belle formulation de
Hölderlin : « ... car plein de mérite et en poète habite l’ homme sur cette terre.»...
Quel «habiter avec poésie» sommes-nous aujourd’hui capables de
‘produire’ ?... dans quelles modalités d’action(s), ou d’activité(s) ?...
...
L’Orchidée, danse et musique vivantes - Présentation du projet 2016../3/13_Figure_de_Saigyo....html
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